Dremence – Le roman horrifique illustré

La campagne de financement participatif

Bannière de Dremence

C’est un jour particulier pour moi. Vous ne l’avez sûrement pas loupé sur les réseaux sociaux (ou alors c’est que j’ai très mal fait mon travail (ou que l’algorithme a fini par me détester)) mais nous lançons avec Noir d’Absinthe une campagne de financement participatif pour mon roman Dremence.

C’est le bon moment de vous parler de celui-ci, depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui, car c’est vraisemblablement le projet que j’ai porté le plus longtemps.

La Genèse de Dremence

Sebastiaan Dremence est à la base un personnage de jeu de rôle que j’ai joué avec des amis, il y a de cela six ou sept ans. Si le jeu originel (Kult, que certains et certaines connaissent peut-être) est plutôt contemporain, Olivier Dopagne, qui contait pour nous, a créé un univers futuriste et décadent, situé dans un monde organique et cruel.

J’ai aimé le jeu, comme le personnage, ainsi que l’univers, à tel point que des années plus tard, il y a déjà plus de quatre ans, j’ai décidé d’écrire un roman qui transmettrait cette noirceur à mes lecteurs et lectrices.

J’ai repris l’univers qu’Olivier a composé – l’interprétant très librement au passage – et j’ai écrit cette nouvelle histoire, basée sur ce personnage désabusé que je connaissais sur le bout des doigts. Sebastiaan pensait certainement être débarrassé de moi, mais je l’ai replongé dans ces Enfers, qu’il affectionne pourtant. J’ai exposé ses vices, les ancrant dans le papier, l’encre devenue le reflet de son âme damnée.

Le Texte

Ce texte, je l’ai écrit en quelques mois. Des mois douloureux. Le roman est particulièrement complexe dans sa structure, il y a de nombreux niveaux de lecture, et il m’a fallu de multiples relectures, pour que chaque élément s’emboite de la façon la plus logique et la plus cruelle possible, sans jamais perdre de vue l’émotion qui était au cœur du texte.

En effet, s’il s’agit d’un roman de SF, ce qui implique une certaine structure, le genre principal reste l’horreur, et surtout l’horreur psychologique, intime, au plus proche du personnage. Nous suivons Sebastiaan, un homme qui a perdu sa fille jadis, dans une autre vie. La culpabilité l’a suivi dans son propre suicide, jusqu’à Necromundia – le monde des Morts – où, malgré tous les sévices, toutes les humiliations, il est resté père. N’a jamais abandonné.

La tragédie est annoncée. Sebastiaan devra tout perdre – et plus encore – s’il veut ramener Margaux d’Inferno, et rien ne lui sera épargné. Le roman plonge ainsi dans toute sa noirceur, on descend dans les abysses de la psyché de Sebastiaan, tout en bas, dans ces zones d’ombre qu’il aimerait ne jamais voir, et nous non plus.

Le monde lui-même est conçu comme une chambre de torture, un éternel reflet de ses erreurs, de ses fautes, de sa culpabilité. Le jeu de rôle explorait déjà cette question métaphysique, et nous l’avons creusée toujours plus profondément. Vous le découvrirez dans le texte, mais le monde est ici une prison, croyance que partageaient les gnostiques comme les templiers, un concept que l’on retrouve avec une vision technologique dans Matrix, qui se nourrit à la mamelle de ces mêmes mythes antédiluviens.

Je vous l’ai dit, l’écriture a été douloureuse, car ce roman exige beaucoup, sans toutefois devenir abscons. L’idée n’est pas de se draper dans des références hermétiques, mais bien au contraire, d’en traduire toute l’horreur, d’en faire une métaphore de ce que peut vivre un père qui a tout perdu.

Le Projet Dremence

Il y a à peu près un an, j’ai discuté de ce roman avec Louise Le Bars et Sarah Buschmann (à qui j’ai très vite demandé une préface), deux autrices que j’admire et qui savent conter l’horreur comme nulle autre. Toutes deux ont aimé ce texte, cet univers, cette ambiance oppressive, froide et organique à la fois…

Peu à peu est venue l’idée de l’illustrer, d’en faire quelque chose de plus qu’un simple roman. Pourquoi pas une campagne Ulule… Il s’y prêtait, me disaient-elles. C’est pourtant le moment où mon syndrome de l’imposteresse a fait des siennes. Réaliser de tels projets pour les auteurs et autrices de ma maison d’édition, cela me convenait très bien… mais un roman à moi ? Je ne voulais pas prendre toute la lumière, ni me mettre à ce point sur le devant de la scène…

Cela n’a pas été facile, elles pourront en témoigner…

Et puis il y a eu Amaryan. Je lui ai demandé si elle pouvait éventuellement me faire « quelques illustrations intérieures » en plus de la couverture. Un petit bonus… Rien de trop compliqué… Sauf que Amaryan a plongé dans les ténèbres, elle a dévoré – et s’est faite dévorer – par l’œuvre et elle est revenue vers moi avec une proposition grandiose, qui n’avait plus rien à voir avec « quelques illustrations intérieures ».

Devant son engouement et son amour du texte, je me suis dit que oui, il y avait du potentiel. Si elle avait à ce point aimé, au point de vouloir y consacrer des mois de travail, je me devais d’en faire quelque chose.

On a pensé à l’œuvre que nous rêvions de voir, et c’est là que ce projet a vraiment pris forme. La musique est venue naturellement. Louise avait déjà composé pour Asphodel, et j’avais adoré son travail. C’est une musicienne que j’ai déjà entendue jouer et chanter par ailleurs, et elle aime les ambiances sombres et industrielles qui siéraient totalement à l’œuvre. Dès que nous en parlions, nous visualisions les mêmes choses.

Je lui ai donc demandé de sauter dans l’inconnu, de faire ce qu’elle n’avait encore jamais fait, mais dont j’étais sûre qu’elle serait capable : composer pour Dremence et faire de ce roman illustré une œuvre transmédia, un projet unique que seules des artistes folles voudraient réaliser.

Le budget a explosé (sans blague ?) et il est devenu évident qu’Ulule serait non plus une option, mais une nécessité. Nous avions cependant déjà réussi l’impossible avec la campagne d’Asphodel, et nous nous sommes dit que c’était le moment de concrétiser ce projet marquant.

Puis, il y a quelques semaines, j’ai reçu les œuvres d’Amaryan, entièrement réalisée à la lame de rasoir, et j’ai fait un petit syndrome de Stendhal (beaucoup de syndromes autour de ce roman). Elle avait réussi, avec une méthode tellement adaptée à mon roman, à non plus l’illustrer, mais à exciser son essence et la graver sur le papier, avec une beauté et une férocité qui confèrent au génie. C’est compliqué de dire trop de bien de ce qu’on a écrit soi, mais je ne peux tarir d’éloges devant le travail de cette artiste incroyable…

Tout cela nous mène à aujourd’hui. Après des mois de travail, il est là… Prêt à être financer et à passer à l’étape suivante… Léa et Audrey nous ont rejointes pour accompagner la campagne, et nous ne sommes pas trop de six sur celle-ci. Les doutes sont bien sûr nombreux – on risque beaucoup avec la maison d’édition – mais nous y croyions toutes…

J’espère que vous vous laisserez attirer par les ténèbres. J’ai conscience que mélanger de la SF et de l’Horreur soit le plus mauvais choix marketing que j’ai fait à ce jour, mais nous ne faisons pas de choix marketing chez Noir d’Absinthe : nous ne faisons que des choix artistiques, et nous avons foi en Dremence.

https://fr.ulule.com/dremence/

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